J'ai testé pour vous... l'atelier de fabrication de bol ( en coco !)

En décembre, je me suis rendue à la journée portes ouvertes de 'Āu'a Tahiti pour un atelier découverte autour de la noix de coco. Rendez-vous à Mahina, route de la Pointe Vénus, dans le quartier Pugibet… On repère la petite pancarte Au’a et on arrive directement dans la cour d’une charmante maison. Chapeau de ni’au, vêtus d’un pareo et d’un grand sourire, nous rencontrons les gérants : Kihi et Eriata.  
Après nous avoir accueilli et présenté le programme nous avons eu droit à une collation : beignet de coco fait maison et fruits bio histoire de prendre quelques forces avant notre atelier…

Entre son emploi - à mi - temps - d'ingénieur spécialisé dans le plastique à la TSP et son rôle de co-gérante chez Au’a Tahiti, Kihi parvient à trouver un équilibre pour allier vie professionnelle et vie d’entrepreneur grâce à Eriata, son compagnon pour la vie. C’est ensemble qu’ils ont commencé l’aventure Au’a en octobre 2020. 
Déjà sensible à la question de l’environnement et au tri des déchets, Kihi a déjà participé à plusieurs missions de nettoyage des plages dans les îles avec son travail. Elle est notamment allée à la rencontre des habitants des Tuamotu pour leur parler de l’importance du tri. C’est d’ailleurs grâce à ces expéditions qu’elle a pu faire un bilan de ce qu’il se passe dans nos îles… 
La culture du coprah (huile de coco) représente la principale production des archipels de Polynésie française. Cependant, dans la chaîne de fabrication, seule la chair de coco est exploitée, la bourre de coco ainsi que sa coque sont jetées. 
C’est alors que l’idée germe dans l’esprit de Kihi: comment optimiser l’exploitation des cocos pour une gestion plus raisonnée des cocoteraies ?  Et surtout, que peut-on bien faire avec ces “déchets” naturels ? Eh bien…des tas de choses ! 
 

Saviez-vous qu’il existe plusieurs variétés de cocos ? Eh ben oui, des longs, des petits, des ronds, des plats… Il en existe une multitude et chacun à sa particularité et son utilité ! 
Pour la fabrication des bols, on va privilégier le coco Maohi, de petite taille, son fond est légèrement plat ce qui permet de le poser sur une table ! Parfait pour manger ses céréales le matin ou pour savourer son poisson cru !  
Ah le coco… au final, on peut en faire des choses avec ! C’est ce que nous a fait découvrir Kihi : des verres, des fourchettes, des cuillères… 
L’objectif de Au’a : nous prouver que l’on peut créer de belles choses utiles et naturelles. 
 

La particularité de cet atelier, c’est que notre bol, on va le créer de A à Z. Vous vous demandez sûrement comment ? Eh bien, commençons par sélectionner notre coco sur… le cocotier ! 
Eh non, pas de scène acrobatique où l’on escalade le cocotier de 3m de haut, je risquerais de me blesser et de ne pas retourner au bureau… Eriata utilise son rou (cueille-fruits) pour faire tomber les cocos et c’est bien plus pratique… Ensuite, il nous explique avec soin le processus à suivre pour ne pas nous blesser. Après avoir sélectionné soigneusement le plus joli coco, il est temps de mettre la main à la pâte (où plutôt à la râpe !) 

Première étape : retirer la bourre de coco
Deuxième étape : casser la noix de coco en 2 ! ( pas en 3 ) 
Deuxième étape bis : Boire l'eau de coco (on n’aime pas le gaspillage) 
Troisième étape : retirer la chair
Quatrième étape : râper le coco pour en faire du lait de coco
Cinquième étape : poncer la noix de coco
 

Une fois ces étapes finalisées, on se retrouve avec un coco propre et poncé. La base est prête, le tout sans un doigt en moins ! Accessible et intuitif, cet atelier est adapté à tout le monde, petits et grands. 
Mais, ce n’est pas fini , on peut même personnaliser notre bol avec un design ! Ni une ni deux, petit coup d'œil au catalogue et c’est parti pour un tour au laser afin de graver mon bol. Avec mon petit dessin et mon prénom inscrits, j’espère bien que personne ne me le piquera au bureau ! On applique quelques gouttes d’huile de coco vierge pour finaliser le tout et voilà !

C’est très satisfaisant d’avoir créé quelque chose du début à la fin, je suis plutôt fière de mon bol ! Alors challenge réussi ? Plutôt oui, Kihi et Eriata sont pédagogues et tellement investis ! Selon elle, “En Polynésie on a tout ce qu’il faut et en plus c’est naturel” - mantra de son papa. Le coco, c’est une passion, elle est toujours à la recherche de nouvelles variétés pour mettre en avant le savoir-faire polynésien et valoriser nos ressources. 

L’atelier dure 1h30, c’est parfait pour passer un après-midi entre amis ou en famille, vous repartirez avec un bol en souvenir ! Si l’occasion se présente, on vous invite à partir à la rencontre de Kihi & Eriata pour vivre l’expérience Au’a Tahiti…