On dirait que la chance était avec moi cette semaine. Il aura suffi d’une notification Skype, d’un peu de réactivité et d’un tirage au sort impromptu pour que je sois sélectionnée pour participer au vol inaugural d’Air Moana, la toute nouvelle compagnie inter-îles. Survoler Bora Bora en avion le temps d’un après-midi ou opter pour un troisième espresso au bureau, certains choix sont parfois difficiles…
C’est donc avec le sourire, beaucoup de fairplay et une once de jalousie non dissimulée que mes collègues m’ont regardée partir à la pause déjeuner, en direction de l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Une fois sur place, de grands kakemono attirent mon regard du côté du comptoir d’enregistrement, étonnamment situé dans la zone destinée aux compagnies internationales. Un coup du destin pour renforcer la sensation de dépaysement, à n’en pas douter…
Le personnel est à l’image des visuels sur papier glacé qu’on peut voir circuler un peu partout en ce moment à Tahiti : avenant, chaleureux et souriant [photos contractuelles]. La charte est respectée, c’est tout un océan de bleu qui déferle devant moi jusqu’à la salle d’embarquement. Soigneusement apprêtées, coiffées d’un traditionnel chignon et ornées de quelques perles, les hôtesses nous escortent jusqu’à Poeiti, notre avion.
Si les procédures de contrôle, l’apparence et le confort de l’appareil sont en tous points similaires, une petite différence notable est venue se loger sur ma carte d’embarquement, elle tient en trois caractères : 16A. Petite surprise ou grand désarroi pour qui avait l’habitude de se ruer vers la porte d’embarquement en espérant pouvoir se glisser à l’avant de l’ATR, les places sont numérotées ! Il sera désormais possible de choisir son hublot et son compagnon de vol…
Entourée d’autres professionnels du tourisme et de quelques media, je parviens néanmoins à me frayer un chemin jusqu’à la cabine du pilote le temps d’un bref échange et de quelques photos, puis vient le moment du décollage.
A peine quelques minutes plus tard, une hôtesse me propose un verre de jus ou une tasse de café. Le vol se passe sans encombre, nous avons même l’occasion de contempler Tupai, l’île en forme de cœur, depuis un ciel dégagé et, après cinquante petites minutes, nous arrivons à destination.
Situé sur un motu, bordé de cocotiers et entouré de ce lagon cristallin qui fait sa renommée internationale, l’aéroport annonce - littéralement – la couleur du séjour… Hélas pour moi, je ne foulerai pas le sol de Vaitape mais j’aurai néanmoins l’occasion d’emprunter la navette destinée à rallier l’île principale, le temps d’une petite promenade sur le lagon. Cosy et confortables, les vastes banquettes disposées en arcs de cercle aux quatre coins du bateau nous invitent à faire connaissance avec chacun tout en profitant de la vue sur le mont Otemanu.
Vient le moment de regagner l’aéroport et l’île de Tahiti. Un petit goût d’amertume adouci par le cookie et le café que me tend gentiment l’hôtesse. J’ai même entendu dire que les passagers les plus matinaux auraient droit à des viennoiseries chaudes mais je compte bien le vérifier par moi-même très prochainement…