Particulièrement appréciés frits ou en beignets, les ina’a sont des alevins de certains gobiidés pêchés périodiquement à l’embouchure des rivières et consommés par la population de Tahiti, Moorea et certaines îles des Tuamotu. Son appellation diffère selon les régions : « bichiques » pour la Réunion ou « poutine » pour la Méditerranée.
En Polynésie, les gobies de rivière adultes portent le nom de « o’opu » à Tahiti et « kokopu » aux Tuamotu. Or, les gobiidés de rivière sont principalement présents sur Tahiti et Moorea. A contrario, aux Tuamotu, il s’agit de gobiidés de mer, une espèce qui se distingue des gobiidés de rivière.
La Direction des Ressources Marines et Minières de la Polynésie française délivre des compléments d’informations au sujet du cycle de vie des gobies de rivière :
Pour les gobies de mer, le cycle entier se déroule en mer.
La pêche des ina’a s’effectue en mer uniquement, à l’aide d’épuisettes appelées « tava’e » ou « tavai » ou de filets, toutes fabriqués avec de la maille « moustiquaire ».
En général, la pêche se déroule à l’embouchure des rivières, mais il arrive que les bancs soient capturés pendant leur progression dans le lagon ou même au large.
La période favorable de pêche se situe entre les mois de juin et septembre, mais il arrive qu’il y ait des décalages certaines années.
Les bonnes pêches peuvent générer plusieurs tonnes de captures en une seule journée. Les « ina’a » peuvent être conservés vivants 1 à 2 jours dans un vivier appelé « papare ». Installé dans la rivière ; pour certains, ce traitement améliorerait le goût du « ina’a ».
Par la suite, les pêcheurs font la tournée des quartiers pour les vendre à la criée ou au bord des routes, on les trouve également aux marchés municipaux. Préparés en omelette ou en beignets ils sont dégustés avec du riz, de la salade ou nature. Cependant, toute la production est consommée localement, il n’y a pas d’export.
Source : Site Internet de la Direction des Ressources Marines et Minières de la Polynésie française