Petite île isolée à l’extrémité de l’archipel de la Société, Maupiti est un diamant brut qui n’a rien à envier à son illustre voisine, Bora Bora. Impressionnant et fier comme une forteresse médiévale, son piton rocheux domine un lagon translucide.
Relativement isolée, l’île a su préserver sa sérénité ; c’est probablement grâce à cette nature protégée que les tortues de mer continuent de venir pondre leurs œufs sur ces plages de sable blanc, chaque année.
Lovée au cœur d’un lagon de jade, ouvert sur un océan indigo, Maupiti est une île mystérieuse et authentique.
En 1722, alors qu’il pensait se trouver au milieu des îles Tonga, Jacob Roggeveen découvre Maupiti et Bora Bora au cours d’une expédition, soit 50 ans avant que Tahiti ne soit découverte. Son éloignement et sa passe maritime réputée comme difficile d’accès l’ont cependant protégée de l’affluence européenne.
Ce n’est qu’en juillet 1769 que James Cook passe aux abords de l’île. Tupaia, qui l’accompagne, connait l’île et l’aidera à localiser son emplacement géographique et à cartographier la Polynésie.
Préservée des influences extérieures en raison de son isolement géographique, elle est aujourd’hui l’une des rares îles à qui se refuse à succomber au tourisme de masse. Véritable microcosme, c’est un petit paradis perdu au cœur de l’océan qui incarne à lui seul l’image chimérique que l’on se fait de la Polynésie.
Aussi, si les visiteurs sont de plus en plus enjoués à l’idée de découvrir Maupiti, les habitants ont tenu à conserver le charme, l’authenticité et la prospérité d’antan et se sont fermement opposés à l’implantation de structures hôtelières internationales. Ici, on aime à dire que Maupiti ressemble au Bora Bora d’il y a cinquante ans.
Située à 315km au Nord-Ouest de Tahiti, c’est la plus petite île habitée des îles Sous le Vent. Avec une superficie de seulement 13,5 km², il est vrai qu’il est facile d’en faire le tour à pied.
Ancré dans le patrimoine culturel et spirituel de la Polynésie, le marae est un lieu sacré qui attise la curiosité de chacun, captive et impressionne. Situé en bord de plage, le marae de Vaiahu est d’autant plus important qu’il est considéré comme un véritable monument national. Neuf rois y furent intronisés : Hamaiterai de Rurutu, Mateata de Rimatara, Tamatea de Raivavae, Te Piurairai de Rapa, Hama de Atiu, Mahamama de Manitia, Maruano de Maaroaro, Marietoa de Hamoa, Terihoriho de Vaihi.
Jadis, le roi régnait depuis une pierre qui faisait office de siège. Quiconque refusait de lui obéir se voyait exécuté. Une pierre plate, située près du lagon, était d’ailleurs destinée à accueillir les sacrifices.
Quelques vestiges archéologiques sont toujours visibles sur l’île, à l’instar des célèbres pétroglyphes de Haranae. Ces derniers représentent notamment deux crabes et deux tortues. Pensez à demander votre chemin aux habitants, le site peut être difficile à trouver.
La pierre revêt une symbolique essentielle dans la culture maohi. Aussi, celle-ci ne fait-elle pas exception. La pierre tambour, comme on a coutume de l’appeler, servait à repérer les bancs de poissons à l’époque où le sonar n’existait pas encore. A l’aide d’un faniu (la partie de la palme de cocotier située près du tronc), les habitants frappaient cette pierre dans le but d’effrayer les oiseaux marins ayant élu refuge dans un énorme rocher non loin de là. Apeurés, ces derniers prenaient la fuite vers le large et se regroupaient au-dessus de bancs de poissons. Une technique quelque peu rudimentaire mais ingénieuse.
Et si vous pouviez marcher sur l’eau ? De la jolie plage de Tereia, vous pouvez rejoindre l’îlot situé juste en face en traversant le lagon ! Vous n’avez qu’à mettre un pied devant l’autre en survolant un petit chemin de sable peu profond, l’illusion est presque parfaite… Assurez-vous de partir à marée basse, autrement la traversée se fera à la nage. Il vous faudra compter une petite demi-heure mais le temps passe vite lorsque l’on est en bonne compagnie, quelques raies et requins se joindront à vous sur le chemin.
Au fil des années, la plongée sous-marine s’est progressivement démocratisée ici, au point qu’aujourd’hui un centre s’y est installé. Emportez votre bouteille, ajustez votre masque, reçu 5/5 ? C’est parti, direction les récifs coralliens et les autres merveilles de l’océan en petites palanquées conviviales. Dans les profondeurs, vous aurez l’occasion de nager au milieu des requins et des raies Manta.
Si vous êtes plutôt masque et tuba, optez pour une randonnée palmée dans le sentier sous-marin, vous aurez l’occasion de croiser des poissons chirurgiens, des raies aigles, des carangues, des labres nettoyeurs, des poissons chèvres et des raies pastenagues.
Situé en bord de plage, le snack Tarona est incontestablement l’un des meilleurs de l’île. Tendez l’oreille, écoutez le bruit des vagues, dégustez un succulent poisson cru au lait de coco en regardant le lagon. Ca y est, vous vous y voyez ?
Vous l’aurez deviné, avec ses 13,5km de superficie, l’île peut aisément se traverser de bout en bout à pied. Assurément, il ne vous faudra pas plus de 2h30 pour en faire le tour. L’idéal étant de faire des petites pauses régulièrement aux différents points de vue, sur les sites archéologiques, au pied des falaises rouges, sur une plage, au snack du coin ou dans une boutique de souvenirs…
Petite par la taille, grande par la hauteur… L’atoll offre une jolie randonnée sur le mont Teurafaatiu qui culmine à 372m. Mais bon, encore faut-il trouver l’entrée… le point de départ se trouve non loin de la grande antenne, après le snack, soyez attentif ! Bien que la marche ne soit pas très longue, 1h30 à 2h pour arriver tout en haut, c’est assez pentu… Aussi, le début de la randonnée est facilement praticable si vous comptez emmener vos enfants mais les choses se corsent à mi-chemin où il faudra vous aider de cordes pour monter la côte. Pensez à bien vous hydrater tout au long, à vous munir de bonnes chaussures et à vous protéger du soleil.
Au détour d’une allée, au cours de votre tour de l’île, peut-être aurez-vous l’occasion de tomber sur le Palais de la Mer. Reconnaissable entre mille, cette bâtisse est exclusivement faite de corail et de coquillages. Le maître des lieux, Ah-Ky, est un personnage atypique et haut en couleurs qui a connu le succès dans les années 80 en tant que chanteur-compositeur. Pour environ 8 euros, vous pourrez accéder au site, converser avec le personnage et repartir avec un charmant chapeau tressé en feuilles de cocotiers.
La plage de Tereia est incontestablement la plus belle de l’île. Vous y trouverez une vaste étendue de sable blanc immaculé où vous pourrez vous évader en toute quiétude.
Ici pas de room service mais si vous prenez la peine de mettre les pieds sous la table, nul doute que vous serez séduit par la fraîcheur des poissons tout juste pêchés, les saveurs exotiques de la cuisine polynésienne, la profusion des choix sur la durée de votre séjour et la taille des portions du « fait maison ». Nous vous recommandons d’opter pour la formule pension complète ou demi-pension si vous avez prévu quelques excursions sur place incluant le repas. Gratin de fei, carpaccio de thon, poisson cru au lait de coco, gâteau banane, tout ceci ne vous donne pas l’eau à la bouche ?
Autrement, l’atoll dispose de quelques snacks et autres magasins de proximité mais il serait dommage de passer à côté d’une découverte culinaire.
Si vous logez sur l’île principale, vous n’aurez aucune difficulté à vous déplacer à pied, vous pouvez même entreprendre un tour de l’île, aucun risque que vous vous perdiez… Si vous êtes fiu de marcher, empruntez une bicyclette à votre pension ou louez-en une sur l’île. N’oubliez pas qu’ici, nous avons l’esprit vintage alors réfléchissez-y à deux fois avant d’entamer la montée d’une côte avec un vélo à rétropédalage…
En revanche, si votre hébergement se trouve sur un motu, n’oubliez votre kayak à la pension (c’est un peu plus compliqué de naviguer à dos de tortue…), il vous faudra l’abandonner quelques heures sur la plage si vous souhaitez visiter l’île principale.
Tout d’abord, il vous faut prendre un vol international pour Tahiti. De là, vous pourrez réserver un vol Papeete-Maupiti via Air Tahiti, la compagnie locale. En vol direct, cela ne vous prendra pas plus de 50min, 1h35 tout au plus avec escale. Le billet avoisine les 35 000 cfp, soit environ 300 euros.
A l’heure actuelle, des vols depuis l’aéroport de Tahiti -Faa’a sont mis en place les lundi/mardi/mercredi/vendredi/dimanche mais les choses se compliquent concernant les circuits inter-îles, limités à un ou deux vols par semaine pour la plupart.
Pour autant, si vous aimez la randonnée, la plongée, le snorkeling, le farniente et la photographie, il vous sera impossible de trouver le temps long. En revanche, pensez à réserver vos billets en avance car le nombre de places est limité et c’est l’une des destinations les plus prisées.
Depuis 2015, il est également possible d’accoster en voilier, veillez simplement à vous assurer des conditions climatiques avant de prendre le large.
Autrefois, l’atoll était connue sous le nom de Maurua, c’est le nom qui figure sur les cartographies établies par Tupaia. Du temps de l’évangélisation, les textes se référent à elle sous les termes de Vaitu et Vai’atu. Il faudra attendre 1970 pour qu’elle soit rebaptisée Maupiti.
L’île a pour symbole le penu, un pilon fait de roche basaltique qui sert principalement aux préparations culinaires. Autrefois, c’est elle qui en approvisionnait les autres îles.
L’île abrite une espèce endémique, le tiare maohi de Hina, déesse de la lune, qui ne pousse que sur le motu Pitihaheia, face au charmant village de Vaiea.