Découverte en 1775 par le navigateur espagnol Thomas Gayangos à bord de la frégate l’Aguila, Raivavae a longtemps approvisionné le continent européen en bois de santal. Acclamée par les voyageurs du monde entier, l’île est considérée comme l’une des plus belles de Polynésie française et cette renommée, elle la doit en partie à son lagon translucide et à ses plages d’un blanc immaculé.
Située à 730 km au Sud-Est de Tahiti, Raivavae appartient à l’archipel des Australes, tout comme Rurutu, Tubuai, Rimatara, Rapa ou Marotiti. Toute petite vue du ciel avec ses 16km2 de terres émergées, c’est une île volcanique réputée pour sa beauté. Certains disent même qu’elle dispose du plus beau lagon de Polynésie mais nous vous laissons en juger par vous-même, il va falloir venir sur place pour avoir votre mot à dire sur la question… Autre point essentiel, sa barrière de corail abrite pas moins de vingt-huit motu. Si vous cherchez à être dépaysé et à vous couper du monde, vous êtes au bon endroit ! L’île abrite 950 habitants répartis sur quatre villages : Rairua, Mahanatoa, Anatonu et Vaiuru.
Etymologiquement, Raivavae provient de « ra’i », le ciel, et de « vavae », se frayer un chemin. De fait, cela signifie le « ciel qui permet de se frayer un chemin » et par extension « à ciel ouvert ».
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la Perle des Australes, commencez par fermer les yeux et vous imaginer sillonnant entre ces jolies maisons pastelles, les cheveux au vent, longeant le littoral… Vous y êtes ? Suivez-nous !
S’il existe bien un lieu attestant de la suprématie des femmes, c’est celui-là. Et si certains tendent à l’oublier, il leur suffit de tourner le regard vers ce motu pour leur rafraîchir la mémoire. A Raiavavae, les femmes sont réputées pour être plus habiles, plus intelligentes et plus futées que les hommes. Cette conviction, les habitants la tienne d’une légende locale.
Jadis, hommes et femmes rivalisaient déjà sur les plans physique et intellectuel et essayaient d’asseoir leur autorité en affirmant leur supériorité sur l’autre sexe. Lorsque vînt le temps d’en découdre, les hommes du village de Anatonu et les femmes de Vaiuru choisirent chacun un représentant. Afin de les départager, il fut décidé qu’ils auraient à s’affronter au cours d’une épreuve visant à descendre un rocher de la montagne afin de le poser dans le lagon, avant l’aube. Confiant en ses facultés physiques et convaincu de remporter la victoire, l’homme escalada le Mont Hiro d’une traite, détacha un roc énorme et entama sa descente. En arrivant sur la plage, il constata que la femme était loin derrière lui et, épuisé par l’effort et enhardi par son avance, décida de s’octroyer une pause puis finit par s’assoupir. A son allure, la vahine descendit la pente, dépassa l’homme et alla déposer son caillou au beau milieu du lagon. Puis, elle se mit à imiter le chant du coq alors même qu’il ne faisait pas encore jour. A ce bruit, l’homme se réveilla et les habitants de l’île accoururent pour constater que le rocher de la femme était bien dans l’eau tandis que celui de l’homme était sur la plage. L’homme fut vaincu et depuis lors, la femme est considérée comme lui étant supérieure à Raivavae. Le motu Hotuatua est un vestige de cette légende ; d’une superficie d’un hectare environ, il se compose de deux monts de 51 et 62m recouverts d’une abondante végétation.
Mais les habitants vous raconteront probablement cette histoire mieux que nous, c’est pourquoi il vous faut vous rendre sur place.
L’ile abrite de nombreux sites archéologiques qui témoignent de rites ancestraux et participent au patrimoine culturel de Raiavavae. Trois marae sont aujourd’hui facilement accessibles au public : le marae Pua Pua Tiare, le marae Mauna Oto et le marae Vaimano. Quant au marae Pomaovao, bien que situé à côté de l’aéroport, il n’est pas entretenu.
Lieu emblématique de Raivavae, le motu Vaiamanu, plus connu sous le nom de « motu piscine » est une attraction incontournable pour quiconque se rend sur l’île. D’une beauté incontestable, cet îlot dispose d’une plage de sable blanc de 2km de long et est cerné d’eaux cristallines.
Le « motu piscine » est une splendeur naturelle et un lieu incontournable lorsqu’on se rend à Raivavae.
A l’origine, il existait quatre tiki sur Raivavae, seul un subsiste à l’heure actuelle. Surnommé « le tiki souriant », il mesure près d’un mètre de haut et se situe près de Mahanatoa. Les trois autres ont été transférés en 1933 au musée Paul Gauguin de Papeari, à Tahiti. Seuls deux y parviendront cependant, le troisième ayant coulé au sein du lagon alors que les membres de l’équipage s’évertuaient à le charger à bord. La quasi-totalité de l’équipage fut décimée. Plus tard, lorsque les tiki furent déplacés de l’avenue Bruat à Mamao puis de Mamao à Papeari, nombre de personnes ayant participé à leur transport moururent dans d’étranges circonstances peu après, renforçant ainsi les superstitions locales et les rumeurs de malédiction. Depuis, personne ne s’aventure à les toucher.
Avec ses 24km de circonférence, Raivavae est facilement abordable en vélo. Il vous suffit de longer la route de ceinture, c’est toujours tout droit ! Pas de pente abrupte comme à Rurutu mais juste quelques nids de poules à l’horizon. Sur le chemin, vous croiserez même des petites aires de repos « made in Raivavae » avec des petites boules de végétation bien touffues, propices à la sieste.
Bien que le nombre de poissons s’amenuise au sein du lagon de Raivavae en raison d’une pêche trop abondante des thoniers environnants, les amateurs de pêche peuvent d’ores-et-déjà se réjouir, l’océan réserve de belles surprises ! Et si vous repartez bredouilles, vous aurez tout du moins profité d’une agréable journée, en charmante compagnie.
Tout comme sa voisine Rurutu, Raivavae abrite en son sein quelques cavités remarquables. La grotte Ana Poiri notamment, située dans le village de Rairua, peut abriter une dizaine de personnes.
Réinventez votre propre légende en partant sur les traces des deux antagonistes. Crapahutez et hissez-vous au sommet des 438m d’altitude du mont pour contempler un panorama à couper le souffle.
Vous n’êtes pas du genre à randonner mais vous aimeriez brûler quelques calories et vous donner bonne conscience ? Le kayak est un choix rusé on vous l’accorde, d’autant plus si vous êtes à l’arrière et que vous laissez votre binôme pagayer… Si vous ne vous échouez pas sur une patate de corail, peut-être arriverez-vous rapidement sur l’un des sublimes motu du lagon et, dans le cas contraire, cela vous laissera le temps de contempler les petites merveilles de la nature qui vagabondent là-dessous.
Si vous ne vous sentez pas de crapahuter dans la montagne, pourquoi ne pas faire le tour de l’île depuis le lagon ? En prime, vous pourrez vous reposer sur un motu et déguster un succulent repas local.
Si vous souhaitez vous promener en famille et que vous avez du temps devant vous, la traversière est une bonne alternative. Pensez à bien vous protéger du soleil, à vous munir de bouteilles d’eau et à empaqueter quelques fruits.
Encore une fois, si vous résidez en pension de famille, l’idéal est d’opter pour la pension complète si possible ou tout au moins la demi-pension. L’île ne dispose que d’un seul snack et de trois magasins et les horaires sont plutôt fluctuants…
La solution la plus pratique consiste indubitablement à réserver une excursion sur l’île afin de joindre l’utile à l’agréable. Autrement, si vous avez l’âme d’un aventurier, vous pouvez choisir de partir à l’exploration par vos propres moyens en louant une voiture par exemple, en empruntant un vélo ou même en tentant votre chance en auto-stop.
Tout d’abord, il vous faut prendre un vol international pour Tahiti. De là, vous pourrez réserver un vol Papeete-Raivavae via Air Tahiti, la compagnie locale. En vol direct, cela ne vous prendra pas plus d’une heure.
Pour votre culture personnelle, sachez que Raivavae était auparavant connue sous le nom de Vavitu.
Encore une fois, vos connaissances en Tahitien ne vous seront que très peu utiles, on y parle le Reo Raivavae. Toutefois, on vous donne quelques pistes : sachez ainsi que le « r » tahitien est remplacé par le « g ». Aussi, pour vous saluer, on vous dira probablement « Ia oga na ».
A l’instar des autres îles Australes, Raiavavae dispose d’une collection conséquente d’œuvres d’arts (sculptures, pagaies sculptées, instruments musicaux et outils du quotidien) qui ont été transférées au British Museum de Londres.
Par ailleurs, Raiavavae demeure à ce jour la seule île de Polynésie française à faire perdurer la construction de pirogues cousues. Ces dernières sont notamment reconnaissables à leur balancier, étrangement situé à droite de la coque, contrairement à ses semblables polynésiennes.